Omote et Ura Oku
1. Ishiki 1. Mae
2. Soemi 2. Ushiro
3. Hagaeshi 3. Hidari
4. Mugan 4. Migi
5. Jûmonji 5. Yariai (jô)
6. Furikomi (zen) 6. Yariai (ge)
7. Furikomi (go)
8. Isô no nami
9. Tatsumi no maki
10. Midokorozume
11. Ukibune
12. Sodegarami
Historique du kusarigama
ISSHIN Ryû est enseigné aux pratiquants de Shintô Musô Ryû lorsque ceux-ci ont atteint un niveau relativement haut. Le jojutsu et le Kusarigamajutsu ont été associés dès la seconde ou la troisième génération après le fondateur de Shintô Musô Ryû Musô Gonnosuke, mais ceci n’est pas certain. Des manuscrits de Isshin Ryû retracent les origines de cet art jusqu’à un moine bouddhiste du nom de Jion. Ce dernier vivait dans le Temple de Jûfukuji, à Kamakura, durant la période de Tei (1394-1427). Jion était connu sous le nom de Sôma Shirô Yoshimoto. Il était expert en Kenjutsu et en Sôjutsu (art de la lance).
Si l’on en croit la légende, c’est après de nombreux jours de prières dédiées aux divinités de Katori et de Kashima, qu’une nuit Jion vit apparaître un esprit tenant une faucille dans sa main droite et un poids de métal dans sa main gauche. Cette vision encouragea Jion à créer cette tradition de Kusarigama – une arme composée d’une faucille grandement modifiée avec une chaîne, lestée d’un poids, attachée au manche.
Ce même Jion est plus connu comme le fondateur de la fameuse lignie de Nen Ryû (tradition de Kenjutsu et autres arts comprenant des armes). Actuellement, certaines autorités de Nen Ryû contestent que Jion ait été directement associé à Isshin Ryû. Néanmoins, sa généalogie traditionnelle nous le désigne comme son fondateur. D’autres sources stipulent qu’un Tan Isshin fut le véritable fondateur de cet art du Kusarigama, et que ce dernier étudia Nen Ryû sous Jion. Ceci peut expliquer l’hypothèse que Isshin Ryû soit dérivé des enseignements de Jion. Les mêmes sources affirment que cette tradition comprend l’usage du Bô (grand bâton) et du Hôbakujutsu (art de l’arrestation). Lorsqu’on se souvient que le Kusarigama et le Bô étaient considérés comme les armes favorites des forces de l’ordre du début du 17e siècle, on peut accepter l’idée que ces trois arts aient pu être enseignés comme un ensemble cohérent de techniques. Comme on le verra plus tard, le Jutte remplacera progressivement le Kusarigama, dans la période de Tokugawa.
Dans beaucoup de pays, la faucille, en tant qu’arme, est généralement dérivée d’un instrument agricole pour moissonner le blé. Au Japon, cependant, le prédécesseur immédiat du Kusarigama était le Jingama. Cette faucille de campement était utilisée par les soldats de rang inférieur pour défricher les emplacements destinés aux bivouacs, durant la période de Muromachi (1331-1573). Cette faucille servait également à couper le fourrage destiné aux chevaux ou, dans les cas d’urgence, comme les incendies d’étables ou de champs, pour libérer les bêtes en coupant les cordes qui les retenaient. Cet outil, d’une dimension assez importante, était porté dans le dos ou maintenu dans un étui aisément accessible fixé au bas des reins, en cas d’embûches, cet objet devenait une arme très appréciée des soldats.
Alors que la plupart des Kusarigama de combat comportaient une lame assez courte et recourbée, a tranchant unique, pourvue d’un manche de bois, au Japon, tous les styles de Kusarigama utilisent des armes qui diffèrent beaucoup de tout outil agricole disponible aux époques correspondantes. Le manche est souvent renforcé par des bandes d’acier et comporte quelquefois une garde métallique. La chaîne et le poids dérivent, semble-t-il, du Kombi chinois (arme pour appréhender les criminels). Au Japon, la chaîne était en fait reliée au sommet du manche, près de la lame, loin de la poignée et de la garde. Dans certains modèles, la chaîne était fixée à l’autre extrémité du manche, ou même au centre du manche de bois.
Tous les Kusarigama comportent plusieurs armes en une seule. Mais l’arme de Isshin Ryû est unique en son genre: la lame n’est pas recourbée mais droite, à double tranchants, et longue d’environ 30cm. Elle est destinée à taillader à couper à porter des coups d’estoc, à bloquer et à parer. La position de la garde en métal (Goken) qui relie la lame au manche, formant ainsi une zone de sécurité pour la main, a la jonction perpendiculaire, permet de tenir le Kusarigama de Isshin Ryû d’au moins deux façons. Cela signifie que l’arme peut être également utilisée d’une manière que la plupart des Ryû considéreraient comme » inversée « , la lame étant au-dessous de la main alors que la chaîne se trouve en haut, éloignée de la main. La chaîne (Kusari) mesure 3 m 60(12 Shaku, correspondant aux mois de l’année) et comporte 350 maillons (pour les jours de l’année). Dans les modèles particulièrement bien exécutés, on peut remarquer que la dimension des maillons diminue au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du poids (Fundt). Cette chaîne de3 m 60 était considérée comme très longue, la plupart des faucilles japonaises ne comportant pas de chaînes excédant la longueur d’une taille d’homme. Cette dimension plus discrète permettait de contrôler plus facilement la totalité de la chaîne en tenant à bout de bras, la faucille dans une main, et la chaîne dans l’autre. La longueur de la chaîne de Isshin Ryû offre cependant la possibilité de la manier comme un fléau pour distraire et déconcentrer l’ennemi, ou de la faire tournoyer en cercles verticaux pour maintenir ce dernier à distance, tout en réservant assez de chaîne pour l’attaquer à tout instant simplement en libérant les maillons gardés en réserve.
La chaîne peut être lancée pour emprisonner le sabre de l’ennemi depuis une distance sûre, mais elle est surtout utilisée pour propulser le poids. Cette boule de métal pèse 113 grammes. Bien qu’elle soit, en général, fortement accélérée par la rotation de la chaîne avant d’être lâchée, cette boule peut également être lancée à la main. Les cibles les plus importantes sont le visage, le sommet du crâne, la colonne vertébrale, ainsi que d’autres endroits exposés.
Pour l’entraînement, on utilise un Kusarigama entièrement en bois (à part la garde qui est en fer). La chaîne est remplacée par une corde, et la boule par un petit sac en peau de daim bourré de coton. Il est alors possible d’effectuer des attaques réelles sur un adversaire pour s’entraîner à atteindre les cibles avec le Fundô. La rapidité et la puissance de ce Fundô d’entraînement sont telles qu’il peut étourdir et laisser des marques.
Il est permis de douter que le Kusarigama ait eu un rôle au sein de combats organisés. Il était quasiment inutilisable dans les mêlées qui caractérisaient les batailles de l’ère de Muromachi. Il y aurait été un danger pour les deux partis. De plus, le Kusarigama ne pouvait être efficace qu’à découvert, car les branches des arbres ou tout autre obstacle auraient vite rendu la chaîne encombrante. L’utilisation la plus appropriée semble avoir été réservée au combat singulier, comme les confrontations en duel, et les situations d’arrestations communes aux forces de l’ordre. Mais le fait le plus important reste peut-être que le Kusarigama était d’un maniement difficile et dangereux, exigeant beaucoup d’entraînement.
Il y a 12 Kata dans la série de Omote, et 12 dans la série Ura. Il existe également une série Okuden de 6 Kata.