Omote et Ura
1. Uken
2. Saken
3. Zanken
4. Keageken
5. Ichiranken
6. Irimiken
7. Ippuken
8. Meateken
9. Utoken
10. Gorinken
11. Isseiken
12. Kasumiken
Historique du jutte
Le Jutte est une sorte de matraque en fer utilisée pour l’autodéfense. Elle consiste en une tige de métal avec un fourchon faisant saillie vers l’avant juste au-dessus de la poignée, et une sorte d’anneau conique en guise de pommeau. Le Jutte est de forme et de longueur variées dépendant du Ryû auquel il appartient. On a catalogué plus de 200 formes différentes. Le mot Jutte est écrit avec deux caractères signifiant « dix mains ». Il y a plusieurs théories quant à l’origine de cette arme. Un livre intitulé « Jutte Hojô no Kenkyû » (Etude sur la matraque et la corde) de Nawa Yumio, une autorité sur le sujet décrit trois possibilités:
1. Le Tettô (sabre de fer), une matraque sans fourchon.
2. Le Hananeji (vis nasale), un outil en bois pour contrôler les chevaux.
3. Une arme chinoise ressemblant au Saï du Karaté d’Okinawa.
On pense que l’ancêtre du Jutte vit le jour à l’époque de Muromachi (1331-1573). C’était une arme en bois d’une longueur égale à celle d’un sabre, destinée à être tenue à deux mains. A la fin de la période de Sengoku (1467-1573), quelques-unes de ces longues armes étaient appelées Uchiharai Jutte (Jutte pour coups et parades). Ils étaient transportés dans des fourreaux à la manière des sabres, et, à part leur grande dimension, n’étaient pas très différents du Jutte qui devint populaire à l’époque d’Edo.
D’autres sources désignent encore un ancêtre possible utilisé durant la période de Sengoku: le Hachiwari (briseur de crânes), plus populairement connu sous le nom de Kabutowari (briseur de casques). Cette courte matraque de fer était montée comme un petit sabre ou un couteau pour percer les armures (Yoroi Dtshi), avec une poignée et un fourreau en bois. Cependant, le Hachiwari n’avait pas de tranchant; seule la pointe était aiguisée. Il est possible que son poids et sa solidité firent que cette arme fut plus souvent utilisée pour le combat rapproché en armure que les deux autres armes auxquelles sa monture fait penser. Le père de Miyamoto Musashi, Munisai, avait la réputation d’être un maître en matière de Kabutowari à l’aide de cette arme. On dit même qu’il reçut des félicitations du Shôgun Ashikaga pour son habileté.
Cependant, le Hachiwari était si court qu’il paraît improbable que quelqu’un ait pu être assez puissant pour fendre un casque avec une arme si petite. Aussi, la plupart des experts actuels pensent que « briseur de casques » était une expression symbolique signifiant: « vaincre un ennemi en armure ». L’utilisateur devait entrer en corps à corps et frapper son ennemi avec la poignée du Hachiwari ou insérer la pointe dans l’une des interstices ou autre défaut de l’armure.
Le fondateur de Ikkaku Ryû, Matsuzaki Kinzaemon, était également Grand-Mantre de Shindô Musô Ryû. De son temps le Jutte devait déjà avoir la forme populaire que nous lui connaissons, forme qui fut largement adoptée par la police du gouvernement de Tokugawa. Cette forme de Jutte était utilisée comme protection contre le sabre, et comme arme auxiliaire dans les techniques d’arrestation.
Le Jutte mesure 45,5 cm et pèse environ 500 grammes. L’arme particulière utilisée par Ikkaku Ryû était de forme hexagonale avec un fourchon faisant saillie sur l’une des arêtes plutôt que sur un des côtés plats. Ceci signifie que les coups étaient donnés avec les arêtes plutôt qu’avec les surfaces plates. De plus, l’intérieur du fourchon était aiguisé de façon à pouvoir couper dans le cas d’un combat rapproché. Ainsi le Jutte de Ikkaku Ryû, bien que de courte dimension, n’en était pas moins une arme redoutable dans les mains d’un homme entraîné. Certains pensent que les Jutte aux dimensions de plus en plus courtes qui caractérisent la fin de l’époque d’Edo donnent lieu à croire que le niveau d’habileté des Bushi urbanisés étaient en fort déclin.
Il existe même des exemples de Jutte minuscules décorés et portés par les dames d’Edo en guise d’accessoires à la mode.
D’une manière spécifique, la couleur de la corde nouée autour de la poignée du jutte indiquait le niveau social de son possesseur ou le rang de l’officier de police. Ceci est également vrai dans Ikkaku Ryû; la poignée est entourée d’une corde qui pend de l’extrémité en une boucle ornée de glands. Ces derniers, lorsqu’ils sont projetés dans les yeux de l’ennemi, ont pour but de le déconcentrer. Le sens exact des couleurs du cordon diffère selon les endroits et les époques, mais, en principe, l’ordre des grades suivant était constant: par ordre d’importance, pourpre, violet, rouge et noir.
Ilkkaku Ryû comprend 12 Kata de Omote et 12 Kata de Ura. Plusieurs techniques requièrent l’usage du Tessen (éventail de fer). Certains pensent qu’à l’origine le Hananeji (vis nasale) était utilisé en place du Tessen. Mais cet outil avait été abandonné en faveur de l’éventail car le Hananeji était un instrument de guerrier de peu d’importance et indigne d’un Bushi de haut rang.